On sait depuis quelque temps que le virus Zika a été associé à de multiples malformations congénitales dévastatrices, telles que la microcéphalie, qui se traduit par des têtes exceptionnellement petites et des cerveaux sous-développés. Aujourd'hui, alors que le virus continue de se propager dans plus de 45 pays à travers le monde, des chercheurs ont officiellement conclu que la microcéphalie et une foule d'autres symptômes devaient être définis dans une seule et même maladie: le syndrome congénital de Zika. Le nouveau titre a été défini par les chercheurs des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) en raison du type unique de malformations congénitales qui semble ne se produire que lorsqu'une infection par le virus Zika survient pendant la grossesse.
Dans le rapport, publié à l'origine dans JAMA Pediatrics - une revue médicale qui publie des recherches sur la santé des enfants -, les chercheurs du CDC ont exposé le schéma distinct des anomalies congénitales qui sont maintenant liées au virus déchirant.
Les chercheurs ont écrit dans le rapport:
Nous concluons que le syndrome de Zika congénital est un ensemble reconnaissable d'anomalies structurelles et d'incapacités fonctionnelles consécutives à des lésions du système nerveux central et peut-être périphérique. Bien que bon nombre des composants de ce syndrome, tels que les déficiences cognitives, sensorielles et motrices, soient partagés par d'autres infections congénitales, cinq caractéristiques sont rarement observées avec d'autres infections congénitales ou sont spécifiques à l'infection congénitale par le virus Zika.
Comme le détaille le Washington Post en termes simples, ces cinq caractéristiques sont les suivantes:
- Microcéphalie sévère (taille de la tête anormalement petite) avec un crâne partiellement effondré.
- Diminution du tissu cérébral avec une configuration spécifique de dépôts de calcium indiquant des lésions cérébrales
- Dommages à l'arrière de l'œil avec un motif spécifique de cicatrices et une augmentation du pigment
- Articulations à amplitude de mouvement limitée, telles que pied bot
- Trop de tonus musculaire limitant les mouvements peu après la naissance
Les chercheurs du CDC ont achevé leur travail après avoir analysé 34 rapports publics sur les anomalies congénitales subies par les nourrissons infectés par Zika alors que leur mère était enceinte. Seuls deux des cas provenaient des États-Unis et quelques autres de la Polynésie française et de l'Espagne, mais 29 cas provenaient du Brésil, où l'épidémie a débuté en avril 2015.
Comme le soutenaient les recherches précédentes, la conclusion de ce rapport a montré que le moment le plus courant de l'infection avait lieu au cours du premier ou du deuxième trimestre de la grossesse. Bien que des nourrissons présentant des anomalies congénitales infectées au cours du troisième trimestre aient également été signalés, 90% des près de 2 000 femmes enceintes infectées par Zika en Colombie ont indiqué que leur enfant ne présentait aucune anomalie apparente.
Mais cela ne signifie pas nécessairement que tous les enfants nés de mères infectées par le virus Zika qui ne présentent pas de symptômes immédiatement n'auront pas de problèmes plus tard. Catherine Spong, obstétricienne-gynécologue et directrice par intérim de l'institut, a déclaré au Washington Post que ces enfants devraient faire l'objet d'une surveillance régulière malgré que certains de ces problèmes ne se manifestent que plusieurs mois plus tard.
"Bien que les cas graves nous en apprennent beaucoup, l'impact est probablement beaucoup plus vaste et ces impacts, bien que moins frappants, peuvent être beaucoup plus étendus et nécessiter davantage de surveillance et d'interventions", a déclaré Spong au Washington Post.
Bien que ce nouveau titre soit un chapitre déchirant pour l’épidémie de Zika, la description claire du syndrome de Zika congénital aidera les médecins à reconnaître plus facilement un schéma et fournira, espérons-le, plus de renseignements pour aider à lutter contre ce virus dévastateur.
