Voici une statistique qui fait réfléchir: Les blessures par arme à feu sont maintenant la troisième cause de décès chez les enfants aux États-Unis. En voici une autre: chaque jour dans ce pays, 19 enfants meurent ou reçoivent un traitement médical pour des blessures par balle. Ce ne sont là que quelques-unes des informations troublantes contenues dans une nouvelle étude des Centers for Disease Control (CDC) qui analysait l'impact des armes à feu sur les enfants de 17 ans et moins aux États-Unis. Au milieu de l'assaut des données (en grande partie sans surprise) que les chercheurs ont glanées, il est impossible de nier que les enfants se font tirer à des taux inacceptables. Mais tout n'est pas sombre, car il existe des mesures concrètes que les individus peuvent prendre en tant qu'individus et en tant que société pour lutter contre la violence.
Les chercheurs du CDC ont publié leurs résultats dans la revue Pediatrics lundi, les décrivant comme "l'analyse la plus complète des décès et des blessures liés aux armes à feu chez les enfants américains", qui met en évidence "la nécessité de solutions scientifiquement valables". Et les chiffres qu'ils ont découverts démontrent sans équivoque la nécessité de changer ce statu quo morose. Selon CBS News, chaque année, près de 1 300 enfants meurent des suites de la violence armée aux États-Unis, et 5 790 d'entre eux survivent à un événement traumatisant.
La majorité des décès sont des homicides et des suicides, qui représentent respectivement 53% et 38% du chiffre entre 2012 et 2014, selon CNN. Six pour cent étaient involontaires, tandis que les trois autres pour cent étaient soit liés à l'application de la loi, soit d'origine inconnue. Les agressions représentaient 71% des blessures, 5% étaient liées à l'application de la loi ou indéterminées, et 3% étaient dues à l'automutilation. Fait frappant, 21% de ces blessures, soit plus du cinquième, étaient intentionnelles.
Mais la violence armée n'affecte pas tous les enfants ni de la même manière. Par exemple, les garçons représentaient 82% de toutes les personnes touchées entre 2012 et 2014, a rapporté Live Science. Les jeunes afro-américains étaient les plus susceptibles de mourir dans un homicide lié à une arme à feu, tandis que leurs pairs blancs et amérindiens se suicidaient plus souvent.
Le docteur David Wesson, chirurgien pédiatrique au Texas Children's Hospital, a déclaré à CNN que la prévalence du suicide chez les jeunes était préoccupante. Il n'a pas participé à l'étude, mais a déclaré:
Il est important que les parents connaissent l'état d'esprit de leurs enfants et qu'ils soient déprimés. Le simple fait d'avoir accès à une arme à feu dans une situation où vous êtes contrarié par ce qui se passe à l'école ou avec vos amis, ou par votre propre état émotionnel interne, peut malheureusement conduire au suicide. Il est très important que les parents en soient conscients, en particulier s'ils ont des armes à feu à la maison.
Idéalement, il n'y aurait pas d'armes à feu dans les ménages avec enfants. Le Dr Eliot W. Nelson, de l'Hôpital pour enfants de l'Université du Vermont, a écrit un éditorial pour accompagner l'étude dans laquelle il était d'accord avec l'American Academy of Pediatrics, affirmant que "le domicile le plus sûr est celui qui ne possède pas d'armes à feu". Néanmoins, Nelson a appelé à engager les "parents qui gardent leurs armes pour la chasse ou pour se protéger, et qui font partie d'une culture de l'arme sociale répandue et profondément enracinée dans notre pays". À cette fin, le CDC plaide pour un stockage sécurisé des armes à feu dans les maisons, telles que des coffres-forts pour armes à feu et des cadenas.
Néanmoins, Nelson a également souligné l'importance de soutenir la législation sur la sécurité des armes à feu au niveau politique, telles que les lois sur la prévention de l'accès des enfants et les "lois exhaustives sur la vérification des antécédents".
Le pays n'en avait pas exactement besoin, mais ce rapport est une preuve supplémentaire que les parents, les législateurs et les autres parties prenantes doivent agir pour protéger nos enfants de la violence armée. Accepter les recommandations du CDC est un excellent point de départ pour poursuivre ce travail.